Liber Floridus
On entend rarement la voix propre de l’auteur dans le Liber Floridus. Lambert de Saint-Omer se limite le plus souvent à citer et à placer côte-à-côte des fragments de ses sources. De plus nous ne savons pas s’il cite les ouvrages originaux d'auteurs tels qu'Augustin, Bède le Vénérable et Isidore de Séville ou s’il les cite d'après les commentaires médiévaux sur ces auteurs. Il est remarquable que dans chaque cas, il mélange souvent des textes de deux ou plusieurs auteurs dans ses citations, en particulier pour les légendes des illustrations. Occasionnellement apparaissent des mots qui n’ont rien à voir avec le texte original. Est-ce le résultat d’un lapsus de l’auteur ? C'est fort improbable. Pour l’intellectuel médiéval, des auteurs tels qu’Augustin, Isidore de Séville, Bède le Vénérable et de nombreux autres théologiens jouissaient d’une grande autorité. Leurs mots étaient respectés. Les petites modifications de Lambert avaient donc une signification propre, dans le contexte de l'encyclopédie, et elles contribuent à une meilleure compréhension de ce que Lambert a voulu raconter à son lecteur.
Sources:
Coene, K. De, M. De Reu, en P. De Maeyer, Liber Floridus. De wereld in een boek, Tielt, Lannoo, 2011.